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DÉMARCHE

Ma démarche prend racine dans l’état d’âme, l’expérience vécue et se matérialise en récit autobiographique à travers un vocabulaire foncièrement organique. Le trauma anecdotique est le déclic, le faire me permet de transcender l’état. Cette première approche concerne et questionne la notion de rite de passage. Le rapport que j’entretiens avec la céramique se trouve au cœur de mes préoccupations. J’exploite la charge originelle du matériau terre et tends à rendre tangible l’idée d’images potentielles, supports de croyances et de fantasmes, évocatrices de sensations et d’intuitions sensibles. 

 

Méditatif ou/et obsessionnel, il est question de répéter le geste, le procédé. Je construis autour du vide, accumule le fractions, cumule les volumes. Je rempli le vide jusqu’à saturation de l’espace donné, du temps imparti. Les sujets dont je m’empare se teintent d’affects ambivalents entre attirance et répulsion, force et fragilité, élégances et vulgarité. 

 

À partir de mes sources d’inspirations que j’extrais, transforme ou dénature, je mets en jeu le rapport à l’objet, son statut, je tends à flouter sa lecture quant à sa provenance, sa nature et son usage. Du spirituel au corporel, du féminin au masculin, du végétal au viscéral, les frontières entre monde animal, humain et végétal se confondent. 

 

Des sujets susmentionnés je constitue un répertoire de formes, d’objets sur la base duquel je produis. Ce répertoire n’existe sur aucun support préhensile ou lisible, il est de l’ordre de l’intime intérieur et spongieux. L’intérêt d’un tel recueil est la distanciation du réel, l’oubli partiel est la part de fantasme auquel il me donne accès. J’amorce l’acte de création par le geste et me laisse instinctivement guider par mes expérimentations d’atelier.

 

Mes réalisations se situent à la confluence d’observations botaniques et fantasmes archéologiques, elles agissent comme manifestation factice d’une potentielle activité humaine dans un environnement donné. Anatomies bricolées, herbiers sclérosés, objets à charge ou éléments de parures suggérés, mon travail dévoile un univers charnel nuancé de sensualité et d’étrange familiarité. Ma démarche évoque un monde d’une insolite naturalité, explore la relation entre les espèces où s’enchevêtrent la projection de rituels fabulés. A travers ce geste je mets en jeu la perpétuelle transformation et la subjectivité du vivant, interroge la sacralisation de la mort comme étant une valeur absolue, un événement absolu. Comme une finalité.

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